L'interruption de l'hormonothérapie pour la procréation peut
Cinq pour cent de tous les cancers du sein sont diagnostiqués chez des femmes de moins de 40 ans. Un certain nombre d'entre elles souhaitent avoir des enfants. Cependant, le traitement du cancer du sein est un traitement de longue durée. La plupart des cancers du sein sont sensibles aux hormones et, dans ce cas, les femmes reçoivent une hormonothérapie en post-traitement pendant au moins cinq ans, dans le but de prévenir les rechutes. Pour celles qui souhaitent encore avoir des enfants, l'attente de cinq ans n'est souvent pas envisageable, en raison de l'âge. Il n'y a alors pas d'autre solution que d'interrompre temporairement le traitement hormonal pour tomber enceinte. Cela a longtemps été mal vu, car on craignait que l'interruption n'augmente le risque de réapparition du cancer. Une fois de plus, ces craintes s'avèrent infondées.
Résultats positifs
Une vaste étude, publiée sous le nom de "POSITIVE study", qui se réfère à Pregnancy Outcome and Safety of Interrupting Therapy for Women With Endocrine Responsive Breast Cancer*, a suivi 516 femmes âgées de moins de 42 ans, atteintes d'un cancer du sein hormono-sensible (stade I et II), à qui l'on a prescrit une hormonothérapie pendant une période de 5 à 10 ans. Les trois quarts des femmes n'avaient pas d'enfant au moment du diagnostic, mais avaient un désir d'enfant. Les femmes ont interrompu le traitement hormonal en vue d'une grossesse : 86% d'entre elles sont tombées enceintes, la majorité dans les 2 ans. Après une période de suivi de 3,5 ans, 8,9 % des femmes ayant interrompu l'hormonothérapie ont eu une récidive du cancer du sein. En comparaison, parmi les femmes du même âge, avec les mêmes antécédents de maladie, qui ont continué à prendre l'hormonothérapie pendant 5 à 10 ans, 9,2 % ont eu une récidive du cancer du sein. Statistiquement, il n'y a pas de différence entre les deux groupes.
Les trois quarts des femmes qui avaient interrompu leur traitement pour cause de grossesse, d'accouchement ou d'allaitement ont repris leur traitement hormonal par la suite. Autre résultat important de l'étude POSITIVE : il n'y a pas eu plus de fausses couches et de malformations congénitales chez les femmes qui ont accouché après un cancer du sein que chez les femmes qui n'avaient pas d'antécédents de cancer du sein.
*Les résultats de l'étude POSITIVE ont été présentés le 9 décembre 2022 au San Antonio Breast Cancer Symposium (SABCS) aux Etats-Unis et ont fait la une de la presse mondiale ces dernières semaines.
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