Plus de sensibilisation au cancer du sein, moins de cancer du sein
La détection sauve des vies
Nous le savons presque tous : plus le cancer du sein est détecté tôt, plus les chances de survie sont grandes. Il est donc logique que la détection ou le dépistage soit si important. Surtout quand on sait qu'une femme sur trois meurt encore d'un cancer du sein. En Belgique, toutes les femmes âgées de 50 à 69 ans reçoivent une invitation à passer une mammographie tous les deux ans. De plus, l'examen est gratuit. Pourtant, trop de femmes ignorent encore cet appel. Un comble, estime Ivo Nagels, conseiller médical de la Fondation contre le cancer. "Une récente étude américaine a montré que la mortalité par cancer du sein pourrait être réduite de 40 % si les femmes âgées de 50 à 69 ans se soumettaient à un dépistage tous les deux ans. Il s'agit là d'une incitation importante à participer au dépistage par mammographie. De plus, le pourcentage de cancers du sein détectés grâce à la mammographie de dépistage est en augmentation. C'est pourquoi nous travaillons si dur pour sensibiliser les gens à ce problème.
Le saviez-vous ? La mortalité due au cancer du sein peut diminuer de 40 % si les femmes âgées de 50 à 69 ans se soumettent à un dépistage tous les deux ans.
Dépistage gratuit : faire
Selon la consultante, les femmes qui échouent le plus souvent au dépistage sont issues des classes sociales les plus défavorisées. Elles ne sont probablement pas conscientes de l'importance du dépistage et du diagnostic précoce. Ou bien elles ont peur qu'une mammographie soit douloureuse. Dr Ivo Nagels : "Il est vrai que le sein est comprimé entre deux plaques et que cela peut être sensible et même douloureux. Mais l'examen est très court et peut sauver des vies. Par ailleurs, certaines personnes pensent que les rayons X augmentent le risque de développer un cancer. Il s'agit d'une idée fausse. L'examen est effectué tous les deux ans. Les radiations sont donc très limitées. Bien sûr, vous êtes libre de participer à l'étude, mais je recommande vivement à toutes les femmes de profiter de ce dépistage gratuit".
Une mammographie n'est pas l'autre
Par ailleurs, il existe une différence entre une mammographie de dépistage et une mammographie de diagnostic. Dans le premier cas, vous ne présentez aucun symptôme ni aucune plainte. L'examen a pour but de vérifier la présence de petites masses ou d'autres irrégularités. Une mammographie de diagnostic sera effectuée si vous avez des plaintes ou des symptômes et que vous avez besoin d'un examen plus approfondi pour voir si quelque chose ne va pas. Outre la mammographie, vous pouvez également passer une échographie et une IRM, entre autres tests diagnostiques. Dr Ivo Nagels : "Mais ce dernier est en fait réservé aux femmes présentant un risque fortement accru de cancer du sein, par exemple si vous êtes porteuse du gène héréditaire BRCA-1 ou BRCA-2. C'est au spécialiste d'en juger, cela ne se fait pas par défaut."
Peser et peser : le pour et le contre
L'un des grands avantages de la mammographie de dépistage est qu'elle permet de déceler les grosseurs chez les femmes et de détecter même les petits changements. Les nodules, par exemple, mesurent moins de deux centimètres et ne sont donc généralement ni visibles ni palpables. Cela ne signifie pas nécessairement que vous avez un cancer. Il peut s'agir, par exemple, d'un kyste. Mais si un nodule est malin, il peut être détecté très rapidement. Le traitement est alors généralement moins lourd et les chances de guérison sont plus élevées. Par exemple, 90 % des tumeurs de moins de deux centimètres ont 90 % de chances d'être guéries et le risque de métastases est beaucoup plus faible.
Il peut aussi y avoir des inconvénients. Par exemple, certains résultats de tests sont faussement positifs : la mammographie révèle quelque chose, d'autres tests tels qu'une ponction peuvent suivre, mais en fin de compte, il ne s'agit de rien. Cette situation est source de stress supplémentaire pour les femmes. Parfois, le contraire se produit également : un résultat faussement négatif. La mammographie ne révèle rien, alors qu'un an plus tard, il se peut que vous ayez encore un cancer du sein. Dans ce cas, la mammographie donne un faux sentiment d'assurance. Dr Ivo Nagels : "Il peut arriver qu'une très petite grosseur soit découverte et qu'un traitement s'ensuive, alors qu'il s'agissait peut-être d'une forme dont vous n'auriez pas souffert en l'absence de traitement.
Il est important de bien connaître ses seins et donc de remarquer et de signaler rapidement tout changement.
Et l'examen de conscience ?
Qu'en est-il de l'auto-examen des seins, que l'on nous conseille de faire depuis des années ? Dans le passé, il était en effet régulièrement recommandé, mais les études montrent que l'auto-examen ne réduit pas les taux de guérison ni la mortalité due au cancer du sein. Dr Ivo Nagels : "Il est toutefois important que vous examiniez régulièrement vos seins et que vous fassiez attention aux anomalies telles que les fossettes, les changements de couleur ou la rétraction du mamelon. Et de les signaler à votre médecin." Vous devez donc prêter une attention particulière aux modifications de vos seins. C'est ce que l'on appelle aussi la connaissance des seins : vous connaissez vos seins et vous pouvez rapidement repérer les anomalies. Mais c'est bien sûr à vous de choisir si vous inspectez vous-même régulièrement vos seins.
Que peut faire votre médecin généraliste ?
Souvent, en cas de grosseur ou de plaintes telles que douleur, perte de liquide par le mamelon, bosse ou décoloration du sein, vous consulterez d'abord votre médecin généraliste. Il n'y a pas de protocole préétabli quant à la manière dont votre médecin traitant traitera vos plaintes. Toutefois, il vous posera plusieurs questions et vous examinera. Cet examen consiste en une inspection, c'est-à-dire un examen approfondi de vos seins afin de détecter d'éventuelles irrégularités, et en une palpation, c'est-à-dire une sensation des seins et souvent aussi des aisselles et du cou. Sur la base de cet examen, vous serez ou non orientée vers un hôpital ou un gynécologue, par exemple, pour un examen plus approfondi. En fonction de vos symptômes, on vous fera passer une mammographie, éventuellement une échographie, dans certains cas une IRM et parfois une ponction ou une biopsie.
Plus de sensibilisation au sein ?
Surveillez ces changements dans vos seins :
- changements de couleur
- dents
- fossettes
- peau d'orange
- mamelon rétracté
- liquide ou sang provenant du mamelon
- décoloration rouge chaude au toucher
- pavage
- veine de croissance
Plus de 50 ans ?
Dans ce cas, vous ne serez pas automatiquement soumise à un dépistage gratuit du cancer du sein. Certaines femmes, en particulier celles qui ont contracté un cancer du sein à un plus jeune âge, souhaiteraient vivement que l'âge du dépistage gratuit soit abaissé. Mais ce n'est pas encore le cas. En effet, 75 % des femmes atteintes d'un cancer du sein ont plus de 50 ans. C'est donc le groupe le plus important qui est concerné, estiment les responsables politiques. En outre, il n'y a actuellement pas de budget pour des dépistages supplémentaires. Enfin, les inconvénients sont également mieux pris en compte : plus on commence à faire des mammographies à un jeune âge, plus il y a de radiographies. Une dernière considération concerne la densité des seins. À un jeune âge, les seins ont encore un tissu glandulaire très dense, ce qui rend plus difficile l'interprétation d'une éventuelle grosseur par une mammographie.
Faites-le ! Faites vérifier vos seins !
Source : Manon Kluten, avec l'aimable autorisation du Dr Ivo Nagels, conseiller médical de la Fondation contre le cancer (www.kanker.be)
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